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Groupe Ecophyto 30 000 EN VITICULTURE (Ardèche)

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En Ardèche, les viticulteurs sont en lutte contre la flavescence dorée qui attaque les pieds de vignes. Désireux d’éviter un recours trop important aux insecticides, ils se sont rassemblés au sein d’un groupe Ecophyto 30 000 pour expérimenter ensemble des méthodes alternatives.

Des méthodes alternatives pour lutter contre la flavescence dorée

« Les départements limitrophes étant déjà atteints, on a demandé à être formé à la reconnaissance des symptômes de la flavescence dorée pour commencer à prospecter par nous-mêmes », raconte Florence Leriche, viticultrice dans le sud du département et administratrice d’Agri Bio Ardèche. Sans surprise, la prospection révèle en 2016 un foyer explosif de cicadelles, l’insecte propagateur de la maladie. « Les viticulteurs se sont dit qu’ils allaient devoir traiter à l’insecticide et prendre le risque de détruire leur biodiversité. Ils se sont motivés à constituer un groupe pour pouvoir mener des actions à plus grande échelle et être accompagnés dans la recherche de solutions », explique Fleur Moirot, animatrice du collectif labellisé Ecophyto 30 000 en juin 2019.

 

Un groupe pour maîtriser l’expansion de la maladie

« Cela fait longtemps qu’on connait la richesse du travail en collectif, on a l’habitude d’échanger avec les viticulteurs voisins », témoigne Florence Leriche.Les prospections collectives ont notamment permis de détecter rapidement les foyers et de sensibiliser les autres viticulteurs à cette maladie, ainsi que les pépiniéristes pour les inciter à traiter les plantes à l’eau chaude. « Le collectif amène un côté sérieux : on essaie de se tenir à un comptage hebdomadaire rigoureux des larves de cicadelle en suivant le protocole de la chambre d’agriculture. On le fait autant pour nous que pour les autres viticulteurs, on attend beaucoup du groupe », confie Florence Leriche.

 

Limiter l’impact des traitements obligatoires

« Si on doit se résoudre à traiter, certains aménagements peuvent aider à protéger la biodiversité, explique Fleur Moirot. On a fait des comptages d’insectes avant et après traitement sur des parcelles nues et sur des parcelles avec des infrastructures agro-écologiques telles que des bandes enherbées, des haies et des mares. On a constaté que sur les parcelles avec infrastructures, les auxiliaires reviennent plus vite, alors que sur les parcelles nues, on en retrouve très peu post-traitement ». C’est une option qui séduit les viticulteurs : « on a réfléchi à la mise en place de jachères fleuries qui pourraient servir de zone refuge pour les insectes diurnes quand on traite », poursuit Florence Leriche.

 

Miser sur la biodiversité fonctionnelle

Pour ne pas seulement subir les traitements obligatoires, les viticulteurs du groupe ont fait le choix d’utiliser comme principal levier d’action la biodiversité en elle-même pour freiner la propagation de la flavescence et maîtriser les populations d’autres insectes : « si on a une biodiversité équilibrée autour de la parcelle, on peut espérer que la population de cicadelles se régulera plus facilement », précise Fleur Moirot. Pour favoriser la présence des prédateurs d’insectes telles que les mésanges et les chauve-souris, les agriculteurs ont suivi des formations sur l’implantation de haies propices à l’installation de ces animaux, et sur la construction de nichoirs : « ils sont réalisés à moindre coût, et sont occupés tous les ans. Lorsque la mésange fait sa nidification, elle mange un certain nombre d’insectes et l’idée est de généraliser ces installations sur l’ensemble du domaine », raconte Florence Leriche.

Cette réflexion sur le rôle que peut jouer la biodiversité a suscité de nouvelles perspectives au sein du groupe : « le fait d’amorcer un travail là-dessus leur a donné envie de partager d’autres choses en collectif, et de comparer les pratiques de chacun », indique Fleur Moirot. « C’est toujours plus intéressant de travailler à plusieurs cerveaux qu’à un seul ! », conclut Florence Leriche.

 

Le Comité technique de la région Auvergne-Rhône-Alpes

[Légende Photo : Journée de formation sur la construction de nichoirs à mésanges et chauves-souris à Saint-Marcel-d’Ardèche en novembre 2020. DR]

 

En savoir plus sur le collectif  -> page de la Plateforme de la R & D Agricole